Soldes : le réel impact écologique

Les soldes d’hiver actuels perpétuent la pratique discutable de liquider les surplus dans les commerces, occultant ainsi une réalité peu écologique. Les enseignes textiles éliminent de façon non durable leurs excédents, posant ainsi un défi considérable pour la préservation de l’environnement.

Les entreprises textiles optent souvent pour la surproduction par précaution afin de s’assurer qu’elles ne manquent pas de stock pour répondre à la demande. Cette surproduction découle d’incertitudes quant aux préférences et à la demande des consommateurs. Pour éviter les ruptures de stock et s’adapter à des fluctuations imprévues de la demande, elles fabriquent souvent des quantités excédentaires. De plus, les stratégies de vente, telles que les soldes ou les offres promotionnelles, encouragent parfois cette surproduction pour garantir un approvisionnement suffisant. Par ailleurs, les économies d’échelle réalisées par la fabrication en masse incitent également à produire davantage. Ces pratiques aboutissent à la création de surplus de produits, poussant les entreprises à organiser des soldes pour écouler ces stocks excédentaires.

Ce mercredi 10 janvier, ont commencé les tant attendues soldes d’hiver 2024, et ce partout en France. C’est l’occasion pour les grandes, comme petites enseignes textiles de déstocker une sélection de leurs invendus à des réductions profitables au grand bonheur des ménages.

Néanmoins, cette approche est loin d’être écologique. Véritablement, les géants de la mode ont pour habitude de détruire ces excédents de produits en les brûlant annuellement. C’est le cas de H&M, qui a été pointée du doigt en 2017 pour avoir brûlé près de 12 tonnes de vêtements par an. 

La fast fashion a des conséquences néfastes sur l’environnement en raison de sa production à grande échelle et de son modèle de consommation rapide, générant des déchets textiles massifs et contribuant à l’exploitation des ressources naturelles. Au cours d’une année, 100 milliards d’habits sont achetés pendant les soldes et 400 milliards finissent jetés, ces derniers générent environ 300 millions de m3 d’eau par an.

C’est ainsi qu’est entrée en vigueur le 1er janvier 2022, la loi AGEC (Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire) qui interdit toute dissolution d’invendus non alimentaires. S’accompagne à cela, l’annonce de l’Union Européenne faite le 5 décembre 2023 qui stipule à son tour la prohibition de la destruction de tous les vêtements neufs invendus. D’après une récente étude de l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique), cette action représente 10 000 à 20 000 tonnes chaque année en France. Aussi, les soldes de janvier 2023 ont entraîné 3,8 millions de tonnes de CO2, soit l’équivalent des émissions de 1,3 million de voitures sur une année.