L’économie circulaire au sein de l’Union européenne a récemment été le sujet de discussions animées, principalement en raison des nouvelles règles sur les emballages adoptées par le Conseil de l’UE le 18 décembre dernier. Les compromis obtenus ont suscité des réactions diverses au sein des différents secteurs industriels et des ONG environnementales. Cet article approfondit les positions divergentes des acteurs clés et explore les enjeux soulevés par ces nouvelles règles qui visent à remodeler le paysage des emballages en Europe.

Critiques des Industriels 

Les lobbys industriels européens ont rapidement exprimé leur mécontentement face au compromis des États membres sur le règlement emballages. Des critiques convergentes, bien que motivées par des arguments variés, émergent notamment autour des objectifs sur le réemploi et de l’interdiction de certains emballages à usage unique. Le secteur des emballages alimentaires, représenté par Eppa, et Unesda pour les boissons, estiment que ces compromis vont porter atteinte aux systèmes de recyclage existants, soulignant des inquiétudes quant à la faisabilité et à l’efficacité des nouvelles directives.

Déception des Brasseurs

Brewers of Europe, qui représente les brasseurs au sein de l’UE, a subi une déception majeure avec la perte de sa bataille. Ils aspirent à l’application uniforme des obligations de réemploi à tous les secteurs de boissons. Cependant, le vin et les spiritueux ont été exemptés, générant des préoccupations au sein du lobby brassicole quant à l’équité des règles régissant les différentes catégories de boissons.

Regrets des lobbys des matériaux permanents 

Les lobbys regroupant les matériaux dits permanents, tels que le verre, le métal, l’acier, et l’aluminium, ont fait part de leurs regrets quant à la portée limitée de l’objectif de collecte séparée. Ils déplorent que cet objectif, fixé à 90 % en 2029, ne concerne que les bouteilles plastiques et les canettes métalliques, manquant ainsi l’opportunité de promouvoir davantage les emballages recyclables à l’infini. Les lobbys soulignent également des inquiétudes quant à l’objectif de réduction des déchets basé sur le poids, qui pourrait favoriser involontairement des matériaux moins circulaires, comme le plastique.