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Mesurer l’efficacité de l’économie circulaire


Alors que de plus en plus d’entreprises et de gouvernements s’engagent sur la voie de l’économie circulaire, la question de la mesure de la performance se pose. Comment évaluer concrètement les progrès réalisés et l’impact des initiatives mises en œuvre ? C’est tout l’enjeu du développement d’indicateurs de performance dédiés.
Des taux de recyclage aux analyses de cycle de vie, tour d’horizon des principaux outils de mesure utilisés pour piloter et valoriser la transition vers des modèles économiques circulaires et durables.

Taux de recyclage et de valorisation des déchets

L’un des indicateurs les plus répandus pour mesurer les progrès de l’économie circulaire est le taux de recyclage et de valorisation des déchets. Simple et parlant, il permet d’évaluer la part des déchets détournés de l’enfouissement ou de l’incinération pour être réintroduits dans des cycles de production.
La plupart des entreprises et des collectivités territoriales suivent ainsi de près leurs taux de recyclage par flux de déchets (plastiques, métaux, papiers, biodéchets, etc.). Un indicateur clé qui permet de fixer des objectifs chiffrés et de mesurer les progrès réalisés dans la gestion circulaire des ressources.
Certaines entreprises vont même plus loin en mesurant les taux de réincorporation de matières recyclées dans leurs produits et emballages. Un excellent moyen de boucler concrètement les boucles et de réduire leur dépendance aux ressources vierges.

Analyse de cycle de vie et empreinte environnementale

Mais au-delà du simple taux de recyclage, d’autres indicateurs plus complets permettent d’évaluer l’impact environnemental global d’un produit ou d’un service sur l’ensemble de son cycle de vie, de l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie.
L’analyse de cycle de vie (ACV) est ainsi devenue un outil incontournable pour les entreprises soucieuses de réduire leur empreinte écologique. En quantifiant les différents impacts (émissions de gaz à effet de serre, consommation d’eau, pollution, etc.) à chaque étape du cycle de vie, elle permet d’identifier les points chauds à améliorer en priorité.
« Grâce à l’ACV, nous avons pu optimiser la conception de nos produits pour diminuer de 30% leur empreinte carbone globale », explique Sophie Delcourt, responsable éco-conception chez Michelin. « C’est un outil essentiel pour déployer une véritable démarche d’économie circulaire. »


De nombreuses entreprises vont même plus loin en calculant l’empreinte environnementale de leur activité globale, en intégrant les impacts indirects liés à leur chaîne d’approvisionnement ou à l’utilisation de leurs produits par les consommateurs.

Indicateurs de circularité et d’usage des ressources

Pour aller encore plus loin dans l’évaluation de leur performance circulaire, certaines entreprises développent également des indicateurs spécifiques, visant à mesurer leur découplage effectif d’avec la consommation de ressources vierges.
C’est le cas du taux de circularité, qui mesure la part des ressources réemployées, réutilisées ou issues du recyclage dans le cycle de production global d’une entreprise. Un indicateur clé pour s’assurer que l’on substitue bien des ressources circulaires aux ressources vierges.
« Notre objectif est d’atteindre un taux de circularité de 30% d’ici 2030, contre 12% actuellement », indique Laetitia Journe, directrice du développement durable du groupe Renault. « Cela passe par l’éco-conception de nos véhicules, mais aussi par le réemploi et la réutilisation de pièces issues de notre activité de rénovation. »
D’autres entreprises suivent des indicateurs complémentaires comme l’intensité de l’usage des ressources (quantité de ressources consommées par unité produite) ou l’extension de la durée de vie de leurs produits (réparabilité, réutilisation, etc.). Autant de leviers pour découpler leur activité de la consommation de ressources vierges.

Indicateurs économiques et sociaux

Mais l’économie circulaire ne se limite pas à des considérations purement environnementales. C’est pourquoi de nombreuses entreprises et organisations intègrent également des indicateurs économiques et sociaux dans leur tableau de bord de la circularité.
Sur le plan économique, on peut citer les revenus générés par les activités circulaires (vente de produits recyclés, location, réemploi, etc.), les économies de coûts réalisées grâce à une meilleure efficacité des ressources, ou encore la part des investissements dédiés à l’économie circulaire.
Sur le plan social, on peut suivre des indicateurs comme le nombre d’emplois créés ou préservés grâce à l’économie circulaire, ou encore l’impact sur les conditions de travail et la santé des employés (réduction de l’exposition aux substances dangereuses, etc.).

Vers des indicateurs harmonisés à l’échelle mondiale ?

Si ces différents indicateurs permettent de mesurer les progrès de l’économie circulaire à l’échelle d’une entreprise ou d’un territoire, leur grande diversité pose cependant la question de leur harmonisation à une échelle plus globale.
C’est tout l’enjeu du travail mené actuellement par différentes instances internationales comme l’Union Européenne, l’OCDE ou le Programme des Nations Unies pour l’Environnement. L’objectif : définir un cadre commun d’indicateurs clés pour permettre une évaluation et un suivi harmonisés des progrès de l’économie circulaire à l’échelle mondiale.
Parmi les pistes à l’étude : des indicateurs synthétiques comme la consommation intérieure de matières par habitant, le taux d’utilisation de matières circulaires dans l’économie ou encore la productivité des ressources (PIB par unité de ressources consommées).
Un défi de taille, tant les réalités économiques, industrielles et environnementales peuvent varier d’un pays à l’autre. Mais une étape cruciale pour accélérer la transition vers une économie circulaire et durable à l’échelle planétaire.
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