La France a réussi à respecter son budget carbone pour la période 2019-2023, selon le rapport annuel publié par le Citepa, l’organisme indépendant chargé de l’inventaire de la pollution carbone française. Cependant, le pays a rencontré des difficultés pour réduire les émissions des transports, qui restent le premier secteur émetteur. Dans cet article, nous examinerons les résultats du rapport, les secteurs qui ont réussi à réduire leurs émissions et ceux qui ont échoué, ainsi que les défis à venir pour la France dans sa transition vers une économie bas carbone.
Des émissions de CO2 en baisse, mais des objectifs toujours pas atteints
Le secteur de l’énergie a pris la première place du podium, grâce à l’augmentation de la production d’électricité décarbonée, au retour d’une forte production nucléaire, et à une hausse des productions hydroélectrique, éoliennes et solaires. Les émissions du secteur résidentiel tertiaire ont également diminué, grâce à des comportements de sobriété des ménages et des entreprises, à un moindre besoin de chauffage grâce à la météo, et à la poursuite des rénovations thermiques. Cependant, ces résultats sont très inférieurs aux objectifs fixés. Pour l’industrie, le recul des émissions s’explique principalement par des baisses de production, en plus des efforts de décarbonisation en cours.
Le point d’inquiétude reste les transports, qui sont le premier secteur émetteur. Un déclin durable et l’effet de l’électrification ne sont pas encore visibles, malgré une reprise de la baisse d’environ 3 % en 2023, alimentée par les hausses des prix des carburants et le recul du diesel. Côté aérien, les émissions ont explosé sur un an, autant sur les vols domestiques (hausse de 21 %, au-delà du niveau précovid) que sur les vols internationaux (près de 30 %). Les émissions comptabilisées n’incluent que les activités sur le territoire, pas celles liées aux importations.
L’absorption du CO2 par les forêts et les sols, un enjeu crucial pour la France
Pour évaluer la trajectoire climatique de la France vis-à-vis de l’accord de Paris, et son objectif de limiter le réchauffement mondial à 1,5 °C, il faut encore prendre en compte l’absorption du CO2 par les forêts, les prairies et les tourbières sur le sol français. En 2022, ces puits de carbone naturels n’ont capté que 16,9 MtCO2e au lieu des 41 millions prévues en moyenne selon l’Observatoire climat-énergie. Un déficit récurrent depuis 2015 lié aux sécheresses, renforcées par le changement climatique, aux incendies et aux maladies, qui ont accru la mortalité des arbres.
La Stratégie nationale bas carbone, feuille de route pour une transition réussie
Après avoir échoué à respecter son premier budget carbone (2015-2018) et revu ses ambitions à la baisse en 2019, la France est finalement en dessous de l’objectif de 422 MtCO2e/an, fixé par sa feuille de route, appelée la Stratégie nationale bas carbone (SNBC). Elle comptabilise aujourd’hui -29 % d’émissions par rapport à 1990. D’ici 2030, elle doit s’aligner sur l’objectif européen de -55 %. Plusieurs ONG environnementales poursuivent une action en justice, « l’Affaire du siècle », pour contraindre l’Etat à rattraper les retards accumulés.
Les défis de la transition écologique en France : quelles perspectives pour l’avenir ?
La France doit encore relever de nombreux défis pour atteindre ses objectifs climatiques. Tout d’abord, elle doit accélérer la transition vers les énergies renouvelables et réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Ensuite, elle doit s’attaquer aux émissions des transports, en particulier celles du secteur aérien, en encourageant les alternatives plus durables, telles que le train. Enfin, elle doit protéger et restaurer ses puits de carbone naturels, tels que les forêts, les prairies et les tourbières, pour augmenter leur capacité d’absorption du CO2.
La France a fait des progrès dans la réduction de ses émissions de carbone, mais il reste encore du travail à faire pour atteindre ses objectifs climatiques. En relevant ces défis, elle peut non seulement contribuer à la lutte contre le changement climatique, mais aussi améliorer la qualité de l’air, créer des emplois et stimuler la croissance économique. En travaillant ensemble, nous pouvons tous contribuer à un avenir plus durable et plus prospère.
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