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Le Réemploi dans la Construction


La construction, un secteur souvent synonyme de renouveau et de progrès, est également un contributeur majeur aux déchets, avec des millions de tonnes générées chaque année en France. Selon le ministère de la Transition écologique, le gisement de déchets de construction s’élève à plus de 40 millions de tonnes annuelles en France. Face à ces gisements, l’économie circulaire et plus particulièrement de réemploi a émergé, d’autant plus avec la loi AGEC en 2022. 

Le Défi des Déchets de Construction

Les éléments de la construction tels que les portes, les cloisons, les sanitaires, les luminaires ou encore les matériaux comme les gravats qui ont jadis fait partie intégrante de structures immobilières se retrouvent souvent relégués aux décharges. Cependant, une prise de conscience émerge, menée par des initiatives innovantes telles que la réhabilitation d’un ensemble immobilier. À Villeurbanne, sur les 10 000 tonnes déconstruites, 19 % des matériaux ont été réutilisés, illustrant le potentiel du réemploi dans la construction.
Dans ce projet novateur, des matériaux démontés sur place ont trouvé une nouvelle vie dans la structure rénovée. Cette approche offre une alternative à l’enfouissement de ces matériaux et démontre que le réemploi peut être non seulement viable mais également créatif dans la conception des espaces.


Des Acteurs Majeurs s’Engagent

Bien que seulement 1 % des déchets de construction aient été réutilisés en 2021, selon une étude de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), des signes positifs émergent. Des entreprises se créent telles que CircularPlace, une plateforme de réemploi de tout types d’équipements et de produits. Tandis que des mastodontes de l’industrie du BTP tels qu’Eiffage, Bouygues Immobilier et Icade intègrent progressivement le réemploi dans leurs pratiques.
Les collectivités locales jouent également un rôle moteur dans cette transition. Les métropoles de Lyon et de Paris intègrent des clauses incitatives au réemploi dans leurs appels d’offres, montrant ainsi que le changement peut être impulsé au niveau des politiques urbaines.




L’Impact de la Loi AGEC de 2020

La loi antigaspillage de 2020, également connue sous le nom de loi Agec (Anti-gaspillage pour une économie circulaire), a marqué un tournant dans la lutte contre les déchets. Entrée en vigueur en 2022, elle a instauré un diagnostic PEMD (produit, équipement, matériau, déchet) visant à limiter la production de déchets dans le secteur de la construction. Cette réglementation a incité les acteurs de la construction à revoir leurs pratiques et à adopter des approches plus durables.


L’Engagement des Collectivités Locales

Plaine Commune, un établissement territorial regroupant neuf villes de Seine-Saint-Denis, s’est attaqué au sujet du réemploi dès 2013. Avec une étude du métabolisme urbain, ils ont jeté les bases d’une démarche ambitieuse. En 2017, le premier plan d’action a introduit des clauses incitatives au réemploi dans les marchés de travaux. En 2019, une charte signée par une trentaine de promoteurs, bailleurs et collectivités a consolidé ces engagements avec des objectifs chiffrés.

Les Obstacles à Surmonter

Cependant, malgré les progrès, des défis subsistent. Une étude révèle que près d’un tiers des professionnels de la construction souhaiteraient des assurances et des garanties pour les produits de seconde main. Les coûts associés au traitement des matériaux récupérés peuvent également rendre le réemploi plus cher que le neuf dans certains cas.

C’est dans cette logique d’économie circulaire, que CircularPlace a développé une marketplace permettant la revente de vos équipements, biens et invendus non-alimentaires entre professionnels, et vous met en relation avec des organismes associatifs pour récupérer vos produits.

Vous pouvez également opter pour une solution en marque blanche qui permettra à votre entreprise une circularité interne de vos équipements et d’engager vos collaborateurs autour de thématiques écologiques.

La Nécessité de Massifier l’Offre

Selon Sylvain Laurenceau, qui occupe le poste de directeur économie et ressources au sein du CSTB, la prolifération des acteurs du reconditionnement témoigne positivement de l’essor du réemploi. Il met en lumière l’impératif de développer et d’organiser une offre plus étendue pour satisfaire une demande croissante. Mettant en garde, il souligne que « ces dix dernières années, nous avons stimulé la demande et structuré l’action publique. Il est maintenant nécessaire d’amplifier et de structurer l’offre. »
La transition vers une économie circulaire dans le domaine de la construction représente un défi à la fois complexe et essentiel pour l’avenir de notre planète. Le réemploi se profile comme une solution prometteuse, mais sa généralisation nécessite un engagement continu de la part des acteurs de l’industrie, des autorités publiques, et de la société dans son ensemble. À mesure que de nouvelles initiatives voient le jour et que les mentalités évoluent, le réemploi dans la construction pourrait bien évoluer vers une pratique normale plutôt qu’exceptionnelle, apportant ainsi une contribution significative à un avenir plus durable.



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