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L’économie circulaire dans le secteur électronique


Smartphones, ordinateurs, télévisions, électroménager… Les équipements électroniques et électriques sont devenus omniprésents dans nos vies. Mais derrière cette consommation effrénée se cache un lourd tribut environnemental, avec des ressources naturelles surexploitées et des montagnes de déchets toxiques qui s’accumulent.
Face à ces défis, le secteur électronique doit se réinventer en profondeur pour s’inscrire dans une logique d’économie circulaire. Objectif : boucler les cycles de vie des produits, en récupérant et valorisant au maximum les matériaux, tout en développant des modèles économiques de réparation et de réemploi.
Tour d’horizon des initiatives pionnières qui dessinent les contours d’une électronique plus durable et responsable.

Récupérer les matériaux précieux des déchets électroniques

L’un des principaux enjeux de l’économie circulaire dans le secteur électronique est de mieux valoriser les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE) en fin de vie. Ordinateurs, smartphones, télévisions… Ces appareils contiennent en effet de nombreux matériaux précieux et stratégiques comme l’or, l’argent, le palladium ou encore les terres rares.
Plutôt que de les enfouir ou de les incinérer, de plus en plus d’entreprises spécialisées développent des procédés de recyclage avancés pour récupérer ces matériaux et les réintroduire dans les cycles de production.
C’est le cas de Veolia, qui a mis au point un procédé de recyclage des cartes électroniques permettant d’extraire jusqu’à 17 métaux différents, dont de l’or, de l’argent et du palladium. « Grâce à ces technologies de pointe, nous pouvons valoriser jusqu’à 95% des composants d’une carte électronique, contre seulement 30% avec les filières classiques », explique Laurent Bellan, directeur du développement durable chez Veolia.
D’autres entreprises comme Umicore ou Aurubis se sont également spécialisées dans le recyclage des DEEE, en développant des procédés métallurgiques et hydrométallurgiques permettant de récupérer une grande variété de métaux précieux et stratégiques.

Concevoir des produits plus durables et réparables

Mais au-delà du recyclage en fin de vie, de nombreux acteurs du secteur électronique s’attaquent également à l’éco-conception de leurs produits, pour en augmenter la durabilité et la réparabilité. Un levier essentiel pour allonger leur durée de vie et réduire la consommation de ressources naturelles.
Pionnier en la matière, Fairphone a ainsi conçu un smartphone modulaire, dont les différents composants (écran, batterie, appareil photo, etc.) peuvent être facilement démontés et remplacés par l’utilisateur. Une approche qui facilite grandement la réparation et le reconditionnement des appareils en fin de vie.
D’autres géants de la tech comme Apple ou Samsung ont également commencé à intégrer des critères de durabilité et de réparabilité dans la conception de leurs produits phares, en facilitant par exemple le remplacement de certains composants clés comme les batteries ou les écrans.

Développer des offres de réparation et de réemploi

Mais au-delà de l’éco-conception, de nombreuses entreprises du secteur électronique se lancent également dans le développement d’offres de réparation et de réemploi, afin de donner une seconde vie à leurs produits.
Chez Apple, le programme « Trade In » permet ainsi aux clients de rapporter leurs anciens iPhone, iPad ou Mac pour les faire recycler ou les revendre d’occasion à prix réduit. Une démarche qui a permis à la marque à la pomme de réutiliser des matériaux équivalents à 40 000 voitures en 2021.
De son côté, Samsung a lancé en 2017 son programme de reconditionnement de smartphones, tablettes et ordinateurs portables. Après un contrôle qualité poussé, ces appareils d’occasion sont remis à neuf, avec un an de garantie, avant d’être revendus à prix réduit.
Certaines entreprises vont même plus loin en proposant des offres d’abonnement ou de location de leurs produits électroniques, plutôt que de les vendre. Un modèle économique circulaire qui permet de conserver la propriété des équipements et d’en optimiser l’usage tout au long de leur cycle de vie.

Sensibiliser les consommateurs au réemploi

Mais pour que ces initiatives d’économie circulaire portent véritablement leurs fruits, il est essentiel d’embarquer les consommateurs dans la démarche. Car ce sont eux qui, au final, décideront d’allonger la durée de vie de leurs appareils électroniques ou de les faire réparer plutôt que de les remplacer.
C’est pourquoi de nombreuses marques se lancent dans des campagnes de sensibilisation ambitieuses, pour promouvoir les gestes du réemploi et de la réparation auprès du grand public.
Chez Fairphone, on mise sur la transparence totale en publiant chaque année un rapport détaillé sur l’impact environnemental et social de ses smartphones, tout en sensibilisant les utilisateurs aux bonnes pratiques de réparation et de recyclage.
De son côté, le géant Samsung a lancé en 2022 une vaste campagne baptisée « Galaxy Reborn », visant à promouvoir ses programmes de réparation, de reconditionnement et de recyclage auprès des consommateurs.
« Nous voulons encourager nos clients à donner une seconde vie à leurs appareils, que ce soit en les faisant réparer, en les revendant d’occasion ou en les recyclant en fin de vie », explique Stéphane Fourrier. « C’est un levier essentiel pour réduire notre impact environnemental. »

Des défis technologiques, économiques et réglementaires à relever

Si ces initiatives pionnières ouvrent la voie vers une électronique circulaire et durable, de nombreux défis restent cependant à relever pour accélérer et amplifier cette transition à l’échelle de toute l’industrie.
Sur le plan technologique, il faudra poursuivre les efforts de recherche et développement pour améliorer les procédés de recyclage et de récupération des matériaux précieux, mais aussi pour concevoir des produits toujours plus durables, réparables et modulaires.
Du côté économique, le principal enjeu sera de trouver les bons modèles permettant de valoriser ces nouvelles offres d’économie circulaire, que ce soit la réparation, le réemploi ou encore les formules d’abonnement et de location.
Enfin, sur le plan réglementaire, un cadre législatif ambitieux et harmonisé à l’échelle internationale sera indispensable pour fixer des objectifs contraignants en matière d’éco-conception, de collecte et de recyclage des DEEE. Des réglementations qui devront aussi responsabiliser davantage les producteurs, en instaurant par exemple une obligation de reprise des anciens équipements.
Autant de défis à relever pour que l’économie circulaire devienne la norme dans le secteur électronique et permette de réduire significativement son impact environnemental. Un immense chantier, mais une opportunité unique de réinventer un modèle industriel plus sobre en ressources et plus respectueux de la planète.
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