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L’économie circulaire et l’agriculture durable

Réduire les déchets alimentaires et optimiser les ressources

Face aux défis environnementaux et alimentaires du 21ème siècle, l’agriculture se trouve à un tournant. Le modèle agricole conventionnel, basé sur une logique linéaire de production intensive, montre ses limites en termes d’impact écologique et de gaspillage des ressources. C’est dans ce contexte que l’économie circulaire appliquée à l’agriculture émerge comme une solution prometteuse pour concilier production alimentaire, préservation de l’environnement et optimisation des ressources.

Principes de l’économie circulaire appliqués à l’agriculture

L’économie circulaire vise à découpler la croissance économique de l’épuisement des ressources naturelles. Appliquée à l’agriculture, elle repose sur plusieurs principes clés :
– Boucler les cycles de nutriments et de matière organique
– Valoriser les coproduits et les déchets agricoles
– Optimiser l’utilisation des ressources (eau, énergie, intrants)
– Privilégier les circuits courts et l’ancrage territorial
– Favoriser la biodiversité et les services écosystémiques
Concrètement, cela se traduit par la mise en place de pratiques agricoles innovantes, visant à réduire les déchets et à optimiser l’utilisation des ressources tout au long de la chaîne de valeur alimentaire.

L’agroécologie, pilier de l’agriculture circulaire

L’agroécologie constitue l’un des piliers de cette agriculture circulaire. En s’inspirant du fonctionnement des écosystèmes naturels, elle vise à concevoir des systèmes de production agricole plus autonomes et économes en ressources.
Parmi les pratiques agroécologiques favorisant la circularité, on peut citer :
– Les rotations longues et diversifiées de cultures, qui permettent de réduire les besoins en intrants chimiques et d’améliorer la fertilité des sols.
– L’agroforesterie, qui associe arbres et cultures sur une même parcelle, optimisant ainsi l’utilisation de l’espace et des ressources.
– Les cultures associées et les couverts végétaux, qui permettent de maximiser la production de biomasse et de protéger les sols.
– L’intégration agriculture-élevage, qui favorise le bouclage des cycles de nutriments à l’échelle de l’exploitation.

Valoriser les coproduits et les déchets agricoles

Au-delà des pratiques culturales, l’économie circulaire en agriculture passe aussi par une meilleure valorisation des coproduits et des déchets issus de la production agricole.
La méthanisation des effluents d’élevage et des résidus de culture permet ainsi de produire du biogaz et des digestats utilisables comme fertilisants. Une solution qui permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre tout en bouclant le cycle des nutriments.
La valorisation des déchets verts et des résidus de culture en compost ou en paillage constitue une autre piste prometteuse. Elle permet de réduire les volumes de déchets tout en améliorant la fertilité des sols et leur capacité de rétention d’eau.
Certaines entreprises vont encore plus loin en développant de nouvelles filières de valorisation des coproduits agricoles. C’est le cas de Carbios, qui a mis au point un procédé de recyclage enzymatique du PET à partir de déchets agricoles. Ou encore de Ÿnsect, qui élève des insectes pour l’alimentation animale à partir de coproduits céréaliers.

Optimiser l’utilisation des ressources

L’agriculture circulaire passe également par une optimisation poussée de l’utilisation des ressources, qu’il s’agisse de l’eau, de l’énergie ou des intrants.
L’irrigation de précision, couplée à des outils d’aide à la décision, permet ainsi de réduire significativement les consommations d’eau. Des entreprises comme Telaqua ou Weenat proposent des solutions connectées pour piloter finement l’irrigation en fonction des besoins réels des cultures.
Du côté de l’énergie, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments agricoles ou le développement de l’agrivoltaïsme permettent aux exploitations de tendre vers l’autonomie énergétique.
Enfin, l’agriculture de précision et les outils d’aide à la décision contribuent à optimiser l’utilisation des intrants (engrais, produits phytosanitaires) en les appliquant au bon endroit et au bon moment. Des startups comme Airinov ou Farmleap proposent ainsi des solutions de modulation intra-parcellaire des apports, permettant de réduire les doses tout en optimisant les rendements.

Privilégier les circuits courts et l’ancrage territorial

L’économie circulaire en agriculture passe aussi par un ancrage territorial renforcé et le développement des circuits courts. L’objectif : réduire les distances de transport, optimiser la logistique et créer des synergies locales entre acteurs.
Les AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et autres systèmes de vente directe constituent ainsi un bon exemple de circuits courts vertueux. En reconnectant producteurs et consommateurs, ils permettent de réduire le gaspillage et d’optimiser les flux logistiques.
A plus grande échelle, des initiatives comme le projet Organic’Vallée dans le Tarn visent à créer de véritables écosystèmes agricoles circulaires à l’échelle d’un territoire. L’objectif : mettre en synergie différents acteurs (agriculteurs, industriels, collectivités) pour optimiser les flux de matières et d’énergie.

Lutter contre le gaspillage alimentaire

Au-delà de la production agricole, l’économie circulaire appliquée à l’alimentation passe aussi par une lutte résolue contre le gaspillage tout au long de la chaîne.
Cela commence dès le champ, en valorisant les fruits et légumes hors calibre via des filières dédiées. L’entreprise Les Gueules Cassées s’est ainsi fait une spécialité de commercialiser ces produits « moches » mais tout aussi bons.
Au niveau de la distribution, des applications comme Too Good To Go ou Phenix permettent de mettre en relation commerçants et consommateurs pour écouler les invendus à prix réduits.
Enfin, côté consommateurs, des initiatives comme les Frigos Solidaires ou le mouvement des Disco Soupes contribuent à sensibiliser le grand public et à réduire le gaspillage.

Des défis à relever pour accélérer la transition

Si ces initiatives pionnières ouvrent la voie vers une agriculture circulaire, de nombreux défis restent à relever pour accélérer et amplifier cette transition.
Sur le plan technique, des efforts de recherche et développement seront nécessaires pour optimiser ces nouvelles pratiques et les adapter aux différents contextes agricoles. La formation des agriculteurs aux principes de l’économie circulaire sera également cruciale.
Du côté économique, de nouveaux modèles d’affaires devront émerger pour valoriser ces pratiques vertueuses et rémunérer justement les services écosystémiques rendus par les agriculteurs.
Enfin, sur le plan réglementaire, un cadre législatif adapté sera indispensable pour encourager ces pratiques circulaires, par exemple via une fiscalité incitative ou des normes plus exigeantes en matière de gestion des déchets et des ressources.
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