Les principales sources d’émissions de CO2 dans le monde


Avec plus de 36 milliards de tonnes de CO2 rejetées dans l’atmosphère chaque année, les activités humaines sont la principale cause du réchauffement climatique. Derrière ce chiffre vertigineux se cachent de multiples sources d’émissions, liées à nos modes de production, de consommation et de déplacement.
Pour espérer inverser la tendance et limiter le dérèglement climatique, il est essentiel d’identifier et de réduire ces principales sources d’émissions de gaz à effet de serre. Tour d’horizon des secteurs les plus polluants à l’échelle mondiale.

Le transport, principal émetteur de CO2

C’est un fait établi : le secteur des transports est le plus gros contributeur aux émissions mondiales de CO2, avec près de 8 milliards de tonnes rejetées chaque année dans l’atmosphère, soit environ 24% du total.
Le transport routier, qu’il soit de marchandises ou de personnes, représente la part du lion avec 72% des émissions du secteur. Une situation qui s’explique par la place prépondérante de la voiture individuelle et des poids lourds dans nos sociétés, fortement dépendantes des énergies fossiles.
Viennent ensuite le transport aérien (12% des émissions du secteur), le transport maritime (10%) et enfin le transport ferroviaire, dont la part reste marginale à 1%. Des chiffres qui illustrent l’urgence de repenser nos systèmes de mobilité pour les rendre plus sobres en carbone.
« Pour réduire significativement les émissions du transport, il faudra combiner plusieurs leviers complémentaires », analyse Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du GIEC. « Cela passe par le développement des modes doux et des transports en commun dans les villes, mais aussi par l’essor des motorisations électriques et des carburants alternatifs pour les longues distances. »

L’industrie manufacturière, un poids lourd difficile à décarboner

Avec près de 6 milliards de tonnes de CO2 émises par an, l’industrie manufacturière représente le deuxième secteur le plus polluant au monde, à hauteur de 16% des émissions totales.
Au sein de ce vaste ensemble, ce sont les industries lourdes comme la sidérurgie, la métallurgie, la chimie ou encore le ciment qui concentrent l’essentiel des émissions. Des procédés de production très énergivores, encore largement dépendants des énergies fossiles comme le charbon ou le gaz.
« Ces industries ont un défi immense à relever pour réduire leur empreinte carbone », souligne Fatih Birol, directeur exécutif de l’Agence Internationale de l’Énergie. « Cela passera par des ruptures technologiques majeures, comme le déploiement de l’hydrogène vert ou le captage et le stockage du CO2. »


Mais au-delà de ces industries lourdes, d’autres secteurs comme l’agroalimentaire, le textile ou l’électronique ont également un impact significatif, du fait de leurs chaînes d’approvisionnement mondiales très émissives.

Le secteur du bâtiment, un enjeu majeur pour la transition

Troisième plus gros émetteur de gaz à effet de serre, le secteur du bâtiment (résidentiel et tertiaire) représente environ 13% des émissions mondiales de CO2, soit près de 5 milliards de tonnes par an.
Si la construction en elle-même est relativement peu émissive, c’est surtout l’utilisation des bâtiments qui pose problème. Chauffage, climatisation, eau chaude, électricité… Autant de postes de consommation énergétique qui, alimentés par des énergies fossiles, rejettent d’importantes quantités de CO2.
« Rénover massivement le parc immobilier existant pour le rendre plus sobre en énergie est un enjeu crucial pour réduire les émissions du secteur », insiste Fatih Birol. « Mais il faudra aussi verdir les sources d’énergie utilisées et développer des bâtiments à énergie positive. »
De nombreuses innovations sont d’ores et déjà déployées, comme l’isolation renforcée, les systèmes de chauffage et de climatisation plus performants, ou encore l’intégration de panneaux solaires photovoltaïques. Autant de solutions qui préfigurent le bâtiment décarboné de demain.

L’agriculture et la déforestation, des émissions souvent négligées

Bien que souvent occultés dans les débats, l’agriculture et les changements d’affectation des terres (déforestation, urbanisation, etc.) représentent environ 25% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, soit près de 9 milliards de tonnes par an.
Du côté de l’agriculture, ce sont principalement les émissions de méthane issues de l’élevage et de la riziculture qui posent problème, auxquelles s’ajoutent les émissions de CO2 liées à la consommation d’énergie des exploitations.
Quant à la déforestation, elle contribue doublement au réchauffement climatique : d’une part en rejetant le CO2 stocké dans les arbres abattus, d’autre part en réduisant les puits de carbone naturels que constituent les forêts.
« Protéger les forêts primaires et restaurer les zones déboisées est un levier essentiel pour capter davantage de CO2 et lutter contre le changement climatique », insiste Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Mais il faudra aussi repenser nos systèmes agricoles et alimentaires pour les rendre plus durables. »

Des disparités majeures entre pays et régions

Si ces différents secteurs constituent les principales sources d’émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, d’importantes disparités existent cependant entre pays et régions.
Ainsi, les pays les plus industrialisés comme les États-Unis, la Chine ou l’Union Européenne concentrent logiquement l’essentiel des émissions liées à l’industrie, aux transports et au bâtiment. A l’inverse, les pays en développement émettent davantage de gaz à effet de serre du fait de l’agriculture et de la déforestation.
A titre d’exemple, la Chine est aujourd’hui le premier émetteur mondial de CO2 avec 10,7 milliards de tonnes par an, suivie par les États-Unis (5 milliards de tonnes), l’Inde (2,7 milliards de tonnes) et la Russie (1,7 milliard de tonnes). L’Union Européenne, dans son ensemble, émet environ 3,2 milliards de tonnes par an.
Mais ces chiffres bruts doivent être remis en perspective au regard de la population de chaque pays. Ainsi, si la Chine est le premier émetteur mondial en valeur absolue, ses émissions par habitant (7,4 tonnes par an) restent inférieures à celles des États-Unis (15,5 tonnes par habitant).
De même, certains petits États insulaires comme les Maldives ou les Bahamas affichent des émissions totales très faibles, mais un niveau d’émissions par habitant parmi les plus élevés au monde, du fait de leur dépendance aux énergies fossiles importées.

Un défi mondial qui appelle des réponses coordonnées

Face à l’ampleur du défi climatique, il apparaît clairement qu’aucun pays ni aucun secteur ne pourra y faire face seul. Réduire significativement les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle planétaire nécessitera une action concertée et ambitieuse de l’ensemble des acteurs économiques, à tous les niveaux.
« Le changement climatique est un défi véritablement mondial, qui appelle des réponses coordonnées entre États, entreprises et citoyens », insiste António Guterres, Secrétaire Général des Nations Unies. « Chaque secteur, chaque pays doit prendre sa part dans cet effort collectif pour préserver notre planète et nos sociétés. »
Cela passera par le déploiement massif de solutions sobres en carbone dans tous les secteurs émetteurs, qu’il s’agisse des transports, de l’industrie, du bâtiment ou encore de l’agriculture. Mais aussi par des changements profonds dans nos modes de production et de consommation, pour tendre vers une économie circulaire et découplée des ressources fossiles.
Un immense défi, qui nécessitera des investissements considérables, des ruptures technologiques majeures et des transformations sociétales de grande ampleur. Mais un défi vital, qui déterminera notre capacité à préserver les équilibres climatiques de la planète pour les générations futures.
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