Initialement conçue pour réduire drastiquement la quantité de déchets produits en France et promouvoir une économie plus circulaire, la loi AGEC fixait des objectifs ambitieux, notamment l’interdiction progressive du plastique à usage unique d’ici 2040. Cependant, les chiffres récents indiquent une tendance inverse, avec une augmentation notable des déchets produits par habitant au lieu d’une diminution attendue. Selon les données de l’ADEME, les déchets ménagers et assimilés par habitant ont augmenté pour atteindre 611 kg en 2021, dépassant ainsi l’objectif de réduction fixé à 502 kg/habitant d’ici 2030.
Les associations environnementales, telles que les Amis de la Terre, No Plastic In My Sea, France Nature Environnement, Surfrider Foundation Europe et Zero Waste France, dénoncent unanimement les pressions exercées par les lobbys industriels pour affaiblir et contourner la loi. Ces pressions ont conduit à une série de reculs et de dérogations, compromettant ainsi l’efficacité de la loi AGEC. Par exemple, malgré l’interdiction prévue du suremballage plastique des fruits et légumes frais de moins de 1,5 kilogramme, un décret ultérieur a introduit des exemptions permanentes pour certains produits, sous prétexte de risques de détérioration.
De même, certaines interdictions, telles que celle des gobelets contenant plus de 8% de plastique, n’ont pas été pleinement respectées, ce qui a permis à de nombreux produits plastiques à usage unique de continuer à être commercialisés. Ces dérogations et exemptions révèlent les lacunes dans le contrôle et l’application de la loi AGEC, avec des sanctions souvent insuffisantes pour dissuader les contrevenants.